lundi 8 novembre 2010

Les petits Mouchoirs





C'est l'histoire d'un mec, Ludo, victime d'un très grave accident de scooter en sortant de boîte de nuit. Il s'en sort mais est tout de même très sérieusement amoché et hospitalisé en soins intensifs. Ses amis, malgré leur inquiétude, décide de partir tout de même en vacances. Entre balades en bateau, repas arrosés, petits mensonges et grandes tensions, ils vont passer 15 jours ensemble au Cap-Ferret, pendant qu'à Paris, Ludo s'accroche à la vie.

Les petits Mouchoirs est un drôle de film. On ne prend réellement aucun déplaisir à le regarder. Pendant 2h30, on rit (beaucoup), on pleure (un peu) et on suit avec entrain les aventures de ces hommes et ces femmes qui pourraient être nous, après tout, ou quelqu'un que l'on connaît. Leur vie défile sous nos yeux, leurs angoisses et leurs joies s'affichent sur grand écran et parfois on aimerait presque les rejoindre, aller leur parler, partager avec eux leurs émotions. Les personnages sont attachants, malgré leurs travers, les dialogues sont bons et percutants, les acteurs idem. Même les mouvements de caméra de Guillaume Canet sont agréables. On sent qu'il a pris de l'assurance, et aussi qu'il a eu les moyens de ses ambitions, succès de "Ne le dis à personne" oblige Non, vraiment, si l'on reste à la surface des choses, ce film est une réussite !

Mais voilà, le problème est qu'on a envie de creuser un peu, et là, forcément, ça se dégrade, légèrement, voire beaucoup.
- Tout d'abord, le film nous vend un malentendu. La plupart des personnages sont des égoïstes forcenés, qui ne pensent qu'à eux et à leurs petits problèmes. Ils se parlent entre eux, mais ne s'écoutent pas. Si ça ressemble à ça l'amitié, ça donne plutôt envie de vivre en ermite ! Alors, certes, c'est le thème du film, ces êtres humains qui posent des petits mouchoirs sur les défauts des autres afin de ne pas se préoccuper des leurs...
- Ensuite, là encore, la plupart des personnages sont trop stéréotypés. Du quadra psychorigide qui a réussi dans la vie et affiche sa richesse, à la fille qui se comporte comme un mec en enchaînant les plans culs de peur de s'engager, en passant par le garçon qui préfère provoquer la faillite de ses relations plutôt que de prendre le risque que ça marche, c'est assez peu complexe... En fait, chacun des acteurs est enfermé dans un rôle bien précis, et n'en sort pas du film, ou à de très rares exceptions. Finalement, le personnage le plus complexe est certainement celui qu'on ne voit jamais ou presque, Ludo.
- Même si l'on ne s'ennuie pas vraiment pendant les 2h30, le film aurait sûrement gagné à être plus concis. Certaines scènes sont trop longues ou inutiles, et on est finalement heureux de voir la fin arriver...
- La fin, justement, est certainement la partie la plus manquée. Que ce soit sur la forme ou sur le fond d'ailleurs. Sur la forme, Canet nous sort une longue séquence de funérailles tire-larmes au possible où chaque acteur rivalise d'émotions pour nous faire sortir "nos mouchoirs". Mais au final c'est fastidieux et vraiment too much, et surtout ça n'atteint pas son but (enfin sur moi, parce que ma voisine a pleuré à chaudes larmes). Et sur le fond, voir ces hommes et ces femmes pleurer leur ami qu'ils ont abandonné dans sa chambre d'hôpital parce que leurs vacances étaient plus importantes, c'est très limite. C'est comme s'ils voulaient se racheter une conduite, obtenir la rédemption. Cela dit, ça donne une morale au film, et chacun peut se regarder dans une glace en rentrant chez soi. Quant au spectateur, il peut bien faire ce qui lui chante, l'essentiel est qu'il soit venu débourser ses 10 euros. J'exagère en plus, je l'ai bien aimé ce film. C'est juste que bon voilà, quoi... Enfin, vous me comprenez.

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