mardi 9 août 2011

Super 8 vs Les Goonies

C'est l'histoire d'un mec, enfin d'un petit garçon, Joe, qui vit en 1979 dans un bled de l'Ohio, qui vient de perdre sa mère dans un tragique accident et qui passe ses vacances d'été à tourner un film de zombies en super 8 avec ses copains, au grand désarroi de son père qui préférerait l'envoyer en camp d'été. Un soir, lors du tournage d'une scène dans une gare, ils assistent à l'accident d'un train militaire, dont parvient à s'évader une entité d'origine non déterminée. Bientôt, des événements tragiques inexpliqués surviennent dans la ville, et les gamins vont essayer de découvrir ce qu'il se passe...

Flashback : 1985, les Goonies sortent au cinéma. Un film d'aventures écrit par Chris Columbus, réalisé par Richard Donner et produit par Steven Spielberg, excusez du peu. L'histoire d'un groupe de gamins qui vont partir à la recherche d'un trésor afin de sauver leurs maisons menacées par des promoteurs immobiliers. Sur leur route, ils vont croiser des gangsters pas très malins, le pirate Willie le Borgne et Cynoque... Vingt-cinq ans après, J. J. Abrams rend hommage au cinéma de Spielberg en sortant son Gonnies à lui, teinté d'une pointe d'E.T. et de Rencontres du troisième type. Forcément, n'ayant plus 13 ans, Super 8 ne m'a pas fait le même effet que les Gonnies, même si j'ai passé un bon moment. D'ailleurs, je ne pense pas que les ados qui ont vu Super 8 s'en souviendront dans 20 ans avec la même tendresse que j'ai pour les Goonies. Super 8 ne deviendra certainement pas aussi culte, ne marquera pas sa génération de la même manière...


Plutôt que de me livrer à une critique poussée du film de Abrams, j'ai préféré m'amuser à comparer les deux films, histoire de démontrer à quel point les deux époques (1985 et 2010) sont différentes et comment chaque génération a, au fond, le film d'aventures qu'elle mérite.
- Le contexte : Dans les Goonies, il est altruiste et symbolique. Tous les enfants vivent dans le même quartier et des promoteurs veulent le détruire pour construire un parcours de golf. Face à l'immobilisme de leurs parents, les gamins vont essayer de trouver une solution pour sauver leurs maisons. Dans Super 8, quatre garçons réalisent un film de zombies en super 8, sous l'autorité d'un réalisateur légèrement tyrannique qui veut le présenter à un festival. Il va inviter une fille à se joindre à eux car elle lui plaît, mais elle va finir dans les bras d'un de ses camarades. En bref, beaucoup moins de générosité...
 
- Les héros : Un chef de bande timide et pas sûr de lui, un bavard, un chinois fan de gadgets, un gourmand un peu beaucoup enveloppé (Choco !), un grand frère qui veut jouer les chefs, une jolie fille et sa copine casse couilles, dans les Goonies, il y en a pour tous les goûts, et toutes les "minorités" sont représentées. Et même si ça chambre et ça s'engueule parfois, c'est l'humour et la décontraction qui dominent. Dans Super 8, on trouve donc le réalisateur, un peu grassouillet, qui a tendance à crier sur tout le monde, le "héros", qui essaye de se remettre du décès de sa mère et de gérer un père qui ne s'est jamais occupé de lui, un fan de pétards et d'explosifs qui veut tout faire sauter et un grand dadais un peu bête qui joue l'acteur principal du film. Ils sont rapidement rejoints par une jolie blonde introvertie qui est liée à Joe par un secret de famille, pourrait-on dire. Ils sont moins nombreux que dans les Goonies, moins hétéroclites, moins charmants, moins touchants. En bref, beaucoup moins d'empathie...

- Les méchants : Le succès des Goonies est indissociable des frères Fratelli. Dans cette famille de gangsters d'ascendance italienne, on trouve la mère, la Mama, aussi caractérielle que vénale, Francis, le plus intelligent et le plus machiavélique, Jake, qui vient de s'évader de prison et qui adore chanter en italien, et Lotney, aussi surnommé Cynoque, difforme à la suite d'un accident de berceau (!), enfermé à la cave, maltraité par ses frères, et qui va rejoindre la cause des Goonies après être devenu ami avec Choco. Une bande de pieds nickelés donc, qui sont dramatiquement mauvais dans ce qu'ils font, le banditisme, mais qu'on ne peut pas s'empêcher, du coup, d'aimer un peu, tellement ils sont délicieusement amusants. Dans Super 8, les méchants sont un peu plus professionnels puisque ce sont des militaires américains, armés jusqu'aux dents, qui vont réduire cette paisible bourgade de l'Ohio en champs de guerre. Menés par le désagréable colonel Nelec, ils ne vont pas faire dans la dentelle pour retrouver l'entité qui s'est échappée, quitte à utiliser des méthodes pas foncièrement humanistes. En bref, beaucoup moins de douceur dans ce monde de brutes...

- La quête : D'un côté, les Goonies vont partir, aidés d'une carte, à la recherche d'un trésor, celui de Willie le Borgne, un pirate légendaire. Après bien des aventures, dont l'emprisonnement puis la libération de Choco, les enfants vont finir par mettre la main sur le navire de Willie et ses montagnes d'or et de pierres précieuses. Mikey, le héros un peu chétif et malade, va réussir à en chiper quelques-unes, ce qui lui permettra de sauver son quartier. Par la même occasion, et comme tous ses camarades, il va apprendre à avoir confiance en lui et va faire un bond dans l'âge adulte, tout en gardant son âme d'enfant. De l'autre côté, les enfants de Super 8 cherchent eux à réaliser leur film, c'est leur motivation première, et se retrouvent pris au piège, comme tous les autres habitants de la ville, des destructions et morts qui se succèdent. Et puis, quand la jolie blonde se fait enlever par la "bête", ils vont essayer d'aller la libérer, jusqu'à aider la bête elle-même, retenue sur Terre, à se libérer. Leur quête, égoïste au commencement, va donc peu à peu se tourner vers les autres... Mais, en bref, beaucoup moins d'altruisme...

En conclusion, les deux films sont bien caractéristiques de leur époque, celle de leur tournage, car Super 8 se déroule en 1979, soit avant les Goonies. D'un côté, des héros touchants, des méchants grotesques, une chasse au trésor comme tout gamin en a rêvé un jour ; de l'autre, des héros un peu pénibles (surtout un !), des méchants... bien méchants et un Alien atrocement moche et terriblement destructeur. En bref, il valait mieux être ado en 1985 qu'en 2010 !

vendredi 5 août 2011

Le compteur de l'amour

A chaque fois qu'on commence une relation sentimentale, on ouvre un compteur de l'amour. Prenons un exemple concret. Je rencontre une fille, par quelconque intermédiaire (hasard, dans la rue, en boîte, sur le net, un ami commun) ; elle me plaît : heureux hasard, l'attirance est mutuelle ; nous nous revoyons ; nous nous embrassons ; nous nous revoyons encore ; nous nous embrassons tout nus ; nous débutons une relation...
A ce moment-là, chacun de notre côté, nous ouvrons donc notre compteur de l'amour, qui contient dès le début un certain nombre de points. Selon notre passé, notre rancoeur envers le sexe opposé, la durée de notre célibat, notre état d'esprit au moment de la rencontre et d'autres critères plus ou moins bien définis et universels, ce nombre peut différer. Elle et moi ne partons pas à égalité (mais bon si l'égalité existait en amour, ça se saurait...). Bien sûr, certains événements peuvent apporter un bonus, comme un coup de foudre par exemple. C'est important pour la suite, on va le voir...

Car voilà, désormais que la relation a pris son envol, ce compteur va évoluer, bien évidemment. Là aussi, pas forcément de la même manière pour les deux partenaires, c'est logique. Selon où l'on se place, on ne vit pas la relation de la même manière, on n'évolue pas à la même vitesse et ce qui peut paraître positif à l'un sera tout à fait négatif pour l'autre.
Donc, qu'est-ce qui fait augmenter le compteur, qu'est-ce qui le fait diminuer ? Voici quelques exemples, cette liste étant bien sûr non exhaustive...
Si vous êtes un homme :
Vous ne vous rasez pas pendant plusieurs jours, +15 points.
Vous oubliez fréquemment de rabattre l'abattant des toilettes, -10 points.
Votre partenaire a un orgasme, +100 points.
Vous matez les seins d'une jolie fille dans la rue, -15 points.
Vous avez encore oublié de fermer le tube de dentifrice, -5 points (ça n'arrive qu'aux hommes bien sûr).
Vous avez oublié l'anniversaire de votre rencontre, -500 points.
Vous préférez passer une soirée avec vos amis qu'avec votre moitié, -100 points.
Vous ne savez pas qui est Christian Louboutin, -20 points.
Vous ne savez pas qui est Leo Messi, +20 points.
Vous préférez Modigliani à Ferrari, +20 points.
Vous avez laissé traîner vos chaussettes au pied du lit, -5 points (ça n'arrive qu'aux hommes bien sûr).
Vous arrivez en retard à un rendez-vous, -20 points.
Vous fantasmez sur Natalie Portman, -50 points.
Vous proposez un plan à trois (avec deux filles), -100 points.
On peut donc voir que le meilleur moyen pour faire monter son compteur est de donner du plaisir à sa partenaire. Pour le reste...

Si vous êtes une femme :
Vous ne vous épilez pas pendant plusieurs semaines, -30 points.
Votre partenaire a un orgasme, +15 points.
Vous matez les seins d'une jolie fille dans la rue, +15 points.
Vous avez oublié l'anniversaire de votre rencontre, -10 points.
Vous préférez passer une soirée avec vos amis qu'avec votre moitié, +/-0 point.
Vous ne savez pas qui est Christian Louboutin, +20 points.
Vous ne savez pas qui est Leo Messi, -20 points.
Vous préférez Modigliani à Ferrari, -10 points.
Vous arrivez en retard à un rendez-vous, -10 points.
Vous fantasmez sur Orlando Bloom, -50 points.
Vous acceptez un plan à trois (avec deux filles), +200 points

Lorsque le compteur arrive à zéro, logiquement c'est la rupture. Logiquement, car certains aiment bien se quitter pour se reprendre quelques heures (jours, semaines ?) après. Ou alors, celui (ou celle) qui est quitté(e) va réussir à convaincre l'autre de laisser une autre (dernière ?) chance à leur histoire. Bref, la fin n'est pas forcément la fin, mais le plus souvent elle l'est.
A l'inverse, lorsque le compteur arrive à, je ne sais pas, disons 2000 points, c'est le Pacs ; à 5000 points, c'est le mariage ; à 10000 points, c'est le premier enfant (sauf s'il a été fait avant le mariage) ; etc... Jusqu'à ce que la mort nous sépare. Enfin normalement, car il peut encore se passer bien des choses dans la vie d'un couple, même lorsqu'il est soudé par certains liens...