jeudi 13 janvier 2011

Somewhere

C'est l'histoire d'un mec, Johnny Marco, acteur célèbre, qui végète entre deux films dans le célèbre hôtel Marmont à Los Angeles. Entre soirées alcoolisées, nuits débridées, et quelques activités promotionnelles, il regarde le temps passer. Séparé de sa femme, il va devoir s'occuper de sa fille, Cleo, 11 ans, pendant quelques jours, et va retrouver à son contact le fil de sa vie.

Sofia Coppola, acte IV. Après Virgin Suicides, Lost in translation et Marie-Antoinette, la réalisatrice la plus branchée d'Hollywood nous livre son quatrième opus. Et à mon grand regret, c'est le plus mauvais. D'ailleurs, je me demande si je vais me déplacer pour le prochain, car plus ça va, moins ça va. J'avais adoré Virgin, beaucoup aimé Lost, moyennement aimé M-A, et là je me suis bien emmerdé pendant un peu plus d'1h30. Coppola filme l'ennui et nous ennuie, elle n'a rien à dire, et lorsqu'elle dit quelque chose, c'est grossièrement.

Alors certes, la musique (de son chéri Phoenix) est belle, l'image est belle, la vie est belle aussi pourrait-on dire, au pays des riches acteurs hollywoodiens. On pilote une Ferrari, on dort dans la suite d'un grand hôtel à Milan, les filles sont toutes superbes et faciles. Mais à côté de ça, quel vide ! C'est là tout le sujet du film d'ailleurs, montrer la vacuité de l'existence de cet homme de 35 ans qui vit en vase clos, coupé du monde, comme enfermé dans une bulle que sa fille va peu à peu fissurer. Est-ce suffisant ? Pas sûr... Il ne se passe donc rien dans la vie de cet acteur, infantilisé à outrance, qui va où son agent lui dit d'aller, qui ne peut rien faire seul, à part dormir et se laver, qui ne semble n'avoir rien à dire si ça n'a pas été écrit dans un scénario. D'ailleurs, lui-même finit par se rendre compte qu'il n'est rien, une fois que sa fille est repartie. Quelle révélation !

Coppola a toujours aimé jouer sur les non-dits, la subtilité. C'est encore le cas ici, où la relation entre le père et la fille est à peine esquissée, par petites touches. D'ailleurs, lorsqu'il se décide enfin à lui dire quelque chose d'important, le son de sa voix est couvert par le bruit d'un hélicoptère (preuve de leur incommunicabilité). De la même manière, c'est lorsqu'ils ne se parlent pas qu'ils sont le plus proches, comme lors de cette jolie scène dans une piscine. Mais, à côté de ces quelques moments de légèreté, la réalisatrice nous assène aussi quelques leçons de psychologie grossière. La plus symbolique concerne la scène d'ouverture et la scène de fin. Au début, Johnny pilote sa voiture sur un circuit : il tourne en rond, comme dans sa vie. A la fin, toujours au volant de sa Ferrari, il file sur la route, des lignes droites, car désormais il avance, il a un but. Il finit même par descendre de sa voiture pour continuer à pieds, signifiant ainsi qu'il s'est affranchi de toute sa vie d'avant... Merci bien madame la psy, je vous dois combien ?!

Un film sur l'ennui doit-il être ennuyeux ? Pas nécessairement, mais celui-là l'est clairement.

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